Paquebot dans la tourmente.
Par une fin de nuit, pas très sage,
le voyage tirait à sa fin.
Parfum de nuit, pourvu qu’il mente…
Aurore, levée dès l’aube, aux premières lueurs,
« Dedans le jour, dehors la nuit…Je ne sais plus très bien ».
J’ai peur.
Passage…
De chrysalide en magnifique papillon.
Frontière fragile, subtile, entre veille et roupillon.
Enfin ! La veille du jour et l’éveil tant désiré !
Luminosité surnaturelle qui jaillit d’un chemin translucide et ouaté.
« Plus tard, on verra » s’était-elle entendu chuchoter.
Les chants de l’éphémère distillaient sur l’oreiller, une musique légère qui l’entraînait vers la sortie-de-secours de sa nuitée.
« Que la voix de mon père me trouve enfin ! »
Telle la brebis docile d’un troupeau de moutons, guidée par la voix sonore du berger et la clarté vibrante de la lune,
Aurore s’était laissée aspirer, attirer, basculer
sans résistance aucune.
Finie la nuit, gouffre profond et noir, l’abîme où elle s’abima…
La vie, l’amour, la mort…
Morte d’un éclat de rire ! Absurde !
L’imagination faisait voler les mots en éclats.
Finie, la mer orageuse, dont les mouvements subits, chahutant le navire, se confondaient avec la nuit.
Finies les ombres « dix-formes », dissimulées
dans l’obscurité qui « éthérait » les limites de l’identité et des normes.
Aurore s’était levée.
À l’aube de ce jour,
elle rêvait d’un autre monde,
et de nuits bien plus fécondes.
Suivant la voix de son père,
portée par ce songe éphémère,
elle en retrouva le chemin.